Mennel Ibtissem candidate de The Voice rattrapée par des tweets controversés
Les faits :
Le 15 juillet 2016, au lendemain de l’attentat qui a frappé la ville de Nice sur la promenade des Anglais et fait 86 morts et 331 blessés, Mennel Ibtissem avait écrit sur son compte Facebook :
Le 1er août 2016, quelques jours après l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, durant lequel le père Hamel a été égorgé, elle ajoutait :
D’autres internautes se sont étonnés de voir que la jeune femme partageait de nombreuses publications de Tariq Ramadan comme une vidéo où ce dernier évoquait son dernier livre. Depuis le début de la polémique, le compte Facebook de la candidate a été fermé.
Ses excuses :
«Je suis française. J’aime mon pays» Contactée par Le Figaro, Mennel Ibtissem qui souhaite devenir professeur d’anglais «n’accepte pas que l’on véhicule une image qui ne reflète pas du tout sa pensée». «Je suis française, je suis née à Besançon, j’aime la France, j’aime mon pays. J’insiste bien là-dessus».
Face aux indignations, la jeune femme s’est excusée à plusieurs reprises, tentant de donner un début d’explication. Au micro de RTL, mercredi, elle déclare : “J’ai vraiment conscience que ce que j’ai écrit, c’était vraiment des bêtises (…) J’avais 20 ans à l’époque et je tiens à m’excuser auprès des familles des victimes d’avoir heurté leur sensibilité”. Sur les réseaux sociaux, elle réitère ses excuses.
Mennel Official@MennelOfficial
Deux ans après, j’ai muri et je mesure le manque de réflexion de ces messages. Je comprends que ces messages choquent et je m’en excuse. 12:32 AM – Feb 7, 2018
Le droit à la protection de ses données personnelles
Autrefois l’information était la chasse gardée des journaux, aujourd’hui chacun d’entre nous est comptable de ses écrits, ses images sur les réseaux sociaux. Avons-nous un droit à l’oubli, voire au pardon ?
Nous détenons entre nos mains notre propre réputation. Chacun doit veiller à rester digne car les écrits et les informations restent. La virginité numérique n’existe plus, tout comme la notion d’espaces privé et public.
Le règlement européen relatif à la protection des données personnelles (RGPD) qui entrera en vigueur le 25 mai 2018 va consacrer le droit à l’oubli pour que demain ne soit pas uniquement dicté par les écrits douteux du passé.
Pour les mineurs, il y a un droit à l’oubli automatique prévu dans ce règlement. Ils auront ainsi droit à une remise à zéro. C’est une toute autre histoire pour les adultes. Les grandes sociétés du web segmentent ce droit à l’oubli, les questions de territorialité des sites qui ne sont pas tous soumis aux mêmes lois ne sont pas réglées.
Oui on devrait avoir le droit de supprimer des informations. On a le droit de changer d’avis, d’opinion, mais peut-on être sûr de la sincérité d’un repentir ? En ce qui concerne Mennel Ibtissem le mea culpa sonne un peu court face à l’énormité et surtout la bêtise affligeante des Tweets envoyés. Oui bête plus que méchant et le déferlement médiatique est hors de proportion avec ses écrits. Aucun appel à la haine, ni à mener des actions terroristes. Le choix d’interpréter une chanson de Léonard Cohen pour les auditions à l’aveugle de « The Voice » vient étayer cette analyse. Si vous ne cautionnez pas cette interprétation c’est que vous prêtez à Mennel Ibtissem un esprit machiavélique et retors et vous avez peut-être raison.
Mennel Ibtissem a chanté interprété deux strophes en arabe de la célèbre chanson Hallelujah de Leonard Cohen. Muhamad Al Hussayn a complètement réécrit la chanson de Leonard Cohen. « Ya illahi » ne signifie pas exactement « Hallelujah » (« louanges à Dieu », en hébreu), mais « Ô mon Dieu ». Finies les références à la Bible hébraïque et à ses personnages. Fini aussi le côté subversif (And remember when I moved in you / And the holy dove was moving too / And every breath we drew was Hallelujah). La suite de la version islamique que n’a pas chantée Mennel – mais que connaît sûrement une partie de son public à qui s’adressait le message ! – raconte l’histoire de quelqu’un qui a pêché et désobéi à Allah, puis décide de revenir vers lui.
Sur Internet on découvre que les vidéos de ses chansons ont été faites par des proches des milieux salafistes et des Frères Musulmans. Elle aurait donc bien des relations étroites avec les milieux extrémistes. On lui accroche une étiquette de pro-Palestinienne, un amalgame avec Ahed Tamimi, la jeune palestinienne en prison pour avoir frappé des militaires israéliens.