Twitter fait la chasse aux bots qui ont envahi sa planète.
Le réseau social durcit ses règles à l’encontre des bots, ces faux comptes accusés d’envoyer des messages automatiques dans un but de propagande politique ou économique.
Un « bot » Twitter est genre de logiciel qui contrôle un compte Twitter via l’API Twitter. Une API est une Application Programming Interface est une Interface Applicative de Programmation qui permet d’établir des connexions entre plusieurs logiciels pour échanger des données.
Un bot twitter effectue de manière autonome des actions telles que tweeter, retweeter, aimer, suivre, ne pas suivre, ou envoyer directement d’autres comptes. L’automatisation des comptes Twitter est régie par un ensemble de règles d’automatisation qui décrivent les utilisations correctes et inappropriées de l’automatisation. Une utilisation appropriée comprend la diffusion d’informations utiles, la génération automatique de contenu intéressant ou créatif, et la réponse automatique aux utilisateurs via un message direct. Une utilisation inappropriée comprend le contournement des limites de débit de l’API, la violation de la vie privée de l’utilisateur ou le spam.
Les utilisateurs de Twitter connaissent les «bots», ces comptes programmés pour tweeter automatiquement, sans intervention humaine. Certains sont inoffensifs, d’autres, véritables armées numériques, propagent de fausses informations, discréditer certaines personnalités politiques, propager des news ou des contenus douteux. Twitter a annoncé ce 21 février une série de mesures pour contrer leurs effets.
À compter du 23 mars, Twitter interdira toute tentative d’utilisation de systèmes automatiques dans le but de publier ou de diffuser du spam, explique un communiqué de l’entreprise. Impossible, dès lors, d’utiliser TweetDeck, une application tierce de Twitter, pour retweeter et noter comme favoris des tweets de façon massive. Ce procédé permet aux créateurs de bots de faire gonfler l’importance d’un sujet de façon artificielle. Twitter a reconnu ces derniers mois qu’il avait été utilisé lors de l’élection présidentielle américaine de 2016 pour mettre en valeur des sujets clivants. Fin janvier, Twitter a ainsi identifié 50.000 faux comptes destinés à relayer automatiquement des informations pro-Trump sur sa plate-forme, de manière à influencer le scrutin.
Ce durcissement des règles «constitue une étape importante dans le but de s’assurer que nous avons une longueur d’avance sur les activités malveillantes ciblant les débats cruciaux qui se déroulent sur Twitter, notamment les élections aux États-Unis et dans le monde» précise le groupe. Ces mêmes bots sont également accusés d’avoir servi à jeter de l’huile sur le feu dans le débat sur les armes aux États-Unis, après la fusillade qui a endeuillé un lycée de Floride.
La popularité artificielle en ligne de mire
Twitter ne précise ni les moyens utilisés pour repérer ces faux comptes automatisés, ni les sanctions prévues à leur encontre. Certains utilisateurs conservateurs du réseau semblent néanmoins avoir déjà fait les frais de telles restrictions aux États-Unis. Ainsi de Richard Spencer, corédacteur en chef d’un site de l’alt-right américaine, ou de Charles V Payne, contributeur de la chaîne américaine Fox News, qui se sont tous deux plaints de la perte de nombreux «followers».
Les bots peuvent être identifiés grâce à la récurrence des publications ainsi que leur caractère automatique. Pour passer sous le radar de Twitter, la plupart des créateurs de bots optent pour des applications tierces, qui permettent d’automatiser leurs publications.
L’utilisation de ces bots touche tous les acteurs des réseaux sociaux. Les entreprises les associations, les lobbys Ecologique, droit de l’homme… y ont également recours pour faire gonfler leur popularité de manière artificielle. Ils font croître leur nombre de followers par des ajouts intempestifs ou en augmentant le nombre de partages de leurs publications, pour gagner en audience donc en crédibilité (Le «growth hacking). Des applications très utilisées pour y parvenir, telles que Crowdfire, pour ne citer qu’elles, restent néanmoins encore épargnées par leurs nouvelles mesures.»
Twitter, le manipulateur de l’actualité.
Loin de refléter l’image de l’actualité, c’est un prisme déformé que nous renvoie aujourd’hui Twitter. Les grands faiseurs politiques, économique, sociaux, utilisent Twitter pour mettre en avant leur sujet d’actualité. Les bots leurs permettent de gonfler artificiellement l’intérêt que porte les réseaux sociaux à cet actualité, espérant qu’il devienne par le biais de Twitter un sujet repris par l’ensemble des médias.
Les bots remettent en cause la crédibilité de twitter. Il faut que le problème soit d’importance et vital pour que Twitter accepte en touchant aux bots de remettre en cause son équilibre financier. On estime que 48 millions des comptes de la plate-forme étaient gérés par des robots, soit entre 9 et 15% de l’ensemble des profils du réseau. En devenant plus sévère à l’égard des bots, Twitter risque donc de se couper l’herbe sous le pied de l’entreprise qui vient d’annoncer les premiers bénéfices de son histoire.